La chronique de Ben


La Création du Monde (ou "la genèse selon St. Ben").

La plupart des catholiques connaissent l'histoire qui voudrait que l'univers ait été créé par Dieu, en une semaine (en six jours pour être exact, parce que la semaine de 40 heures était déjà d'actualité à l'époque). On vous à probablement dit que ce n'était qu'une parabole, et qu'il ne fallait pas l'interpréter au premier degré, mais vous a-t-on raconté la véritable histoire de la création du monde ?

Au début il n'y avait rien... enfin, presque... une masse de matière de la taille d'une pomme entourée par le vide. Beaucoup, beaucoup de vide. Ne me demandez pas d'ou vient cette masse de matière, la théorie d'un certain Einstein tendrait à démontrer que la matière provient de l'énergie, j'attends toujours celui qui m'expliquera d'ou vient l'énergie. Mais revenons à nos moutons, et surtout à notre pomme. Un beau matin, vers 8h - 8h15 environs, cette masse de matière extrêmement dense explose en projetant la matière dans toutes les directions. Imaginez qu'un rugbyman invisible donne un coup de pied pour le moins inamical dans cette pomme un peu trop mûre et vous ne serez pas loin du résultat. Mis à part que cette pomme, flottant dans le vide, est la seule trace de matière dans tout l'univers et donc par la même la seule source de gravitation. Cette même gravitation se fait une joie d'organiser tous les morceaux de notre pomme en galaxies et en systèmes solaires. L'univers est né.

En échappant à sa propre force gravitationnelle, qui l'avait jusque-là maintenu dans le volume d'une pomme, l'univers à commencé à s'étendre (Il ne s'est d'ailleurs toujours pas arrêté à l'heure ou j'écris ces quelques lignes). C'est bien plus tard, dans une galaxie sympathique et spiralée (que d'étranges primates appellerons, encore plus tard, " la voie lactée "), que la vie telle que nous la connaissons est apparue.

Suivons par exemple l'évolution d'une étoile qui se trouve non loin de Proxima du Centaure. Cette étoile a attiré autour d'elle d'énormes morceaux de magma, résultant probablement de collisions entre astéroïdes. Ces morceaux étaient assez éloignés que pour ne pas plonger sur l'astre et assez proches et rapides que pour graviter autour de lui. Ils irradièrent leur chaleur vers l'espace, et, se refroidissant, devinrent solide. L'un d'eux eut la particularité d'être exposé à la chaleur de l'étoile tout en étant suffisamment éloigné et dense pour retenir une atmosphère gazeuse, et surtout, suffisamment froid pour être recouvert d'eau liquide. L'atmosphère, pour le moins polluée, était essentiellement composée d'ammoniaque, de méthane, de dioxyde de carbone et d'un peu d'hydrogène ou d'un mélange de gaz similaire et réducteur (sans oxygène).

L'énorme couche d'eau qui recouvrait plus de 80% de la planète était la seule protection contre les rayons solaires qui détruisaient toutes les molécules complexes. C'est donc tout naturellement dans cet océan que des molécules particulières se sont formées, des molécules qui en devenant de plus en plus complexes ont commencé à obéir a une sorte de sélection naturelle. Les molécules les plus faciles à construire étaient avantagées et donc plus nombreuses et un type particulier de molécule, les " catalyseurs ", étaient grandement avantagées par le fait que leur propre présence permettait de construire plus facilement d'autres molécules identiques. Ces molécules qui, - d'une certaine manière - se reproduisaient, ont évolué et sont devenues des coacervats, sortes de bactéries primitives.

La suite de l'histoire vous la connaissez déjà, les cellules sont apparues et ont colonisé l'océan en se nourrissant de molécules plus simples. Plus tard, certaines cellules, toujours prêtes à enterrer les autres à grands coups de sélection naturelle, ont développé un système leur permettant de stocker l'énergie solaire. Il est toujours bon d'avoir une technologie d'avance sur l'ennemi. Ces cellules ont donné naissance au règne végétal. Les cellules ont rapidement appliqué le proverbe " l'union fait la force " en s'unissant pour produire des formes de vies de plus en plus complexes.

Le processus végétal qui permettait de récupérer l'énergie solaire produisait une grande quantité de déchets, essentiellement de l'oxygène. Cet oxygène à fini par saturer l'océan qui l'a libéré dans l'atmosphère. Dans les couches supérieures de l'atmosphère l'oxygène à été transformé en ozone par le rayonnement solaire, créant une couche presque infranchissable par les rayons qui détruisaient les molécules complexes. La vie n'était donc plus limitée aux profondeurs de l'océan, et ce fut la ruée vers la terre.

La vie, qui avait sans-doute génétiquement mémorisé que dans l'océan rien ne limitait la taille des êtres vivants, a évolué sur la terre en créant d'énormes dinosaures. D'autres animaux, plus petits, apparurent aussi car la vie aime la diversité. Tout indiquait que ces petits mammifères n'avaient aucune chance de survie face aux énormes sauriens qui peuplaient la terre, et pourtant le hasard a voulu que ce soient les dinosaures qui disparaissent. Le hasard n'était d'ailleurs pas le seul responsable, une nouvelle génération de plantes, les angiospermes, ont rapidement colonisé la planète détrônant au passage les conifères régnant jusque la en maîtres. Les petits mammifères qui se reproduisaient rapidement ont pu s'adapter à ces nouvelles plantes tandis que les dinosaures qui se reproduisaient lentement voyaient leur nourriture favorite se ra réfier. Qu'il y ai eu ou non une collision entre la terre et une astéroïde pour éliminer définitivement ces gros lézards a peu d'importance. Ils étaient probablement déjà condamnés.

La mort des dinosaures a mis à la disposition des mammifères une énorme quantité de cadavres, il est donc probable que ceux qui s'en nourrissaient aient du faire face à une sorte de baby-boom préhistorique, cette explosion démographique se serait ensuite propagée tout au long de la chaîne alimentaire ce qui à certainement du donner un petit coup de pouce à l'évolution des mammifères. Les petits mammifères les plus typiques devaient ressembler à des rats et ils avaient un ennemi qui descendait directement des dinosaures : l'oiseau. Les petits rongeurs voient très peu vers le haut , ils sont donc des proies faciles. Certains de ces rongeurs ont du comprendre qu'en se dressant sur leurs pattes arrières ils pouvaient regarder plus loin et plus haut. Mais leur morphologie ne leur permettait pas de rester longtemps dans cette position inconfortable. La encore, la sélection naturelle &agrav e; joué son rôle et les mammifères ont grandi et appris à se tenir debout. Etre debout sur leurs pattes postérieures les a obligés à garder la tête droite, il fallait donc un contrepoids à l'arrière du crâne pour le stabiliser. Le hasard a voulu que ce soit le tissus spongieux du cerveau qui fassent office de contrepoids, devenant par la même occasion un organe très volumineux bien que peu utilisé.

La suite est un peu plus floue, une variété de primates simiens aurait donné le jour aux hominiens, moins poilus, qui ont la capacité de produire des sons très variés en expirant de l'air à travers leurs cordes vocales (il se servent de ces sons pour communiquer). Ces primates se nourrissaient tout d'abord en cueillant des fruits et en chassant d'autres animaux, ils ont ensuite compris qu'il était plus simple (et beaucoup moins fatiguant) de cultiver ces fruits et d'élever les animaux en question plutôt que de les chercher. A partir de là, tout c'est passé très vite pour cette espèce, devenue sédentaire, elle a subit une explosion démographique exceptionnelle et a colonisé la presque totalité de la surface terrestre en très peu de temps. Cette espèce s'est montrée particulièrement avide de savoir, ces primates ont donc rapidement fait toutes sortes d'hypoth& egrave;ses pour modéliser le monde dans lequel ils vivaient. Un des sujets qui les intriguent le plus est l'apparition de leur monde tel qu'ils le connaissent, certains ont d'ailleurs une théorie là-dessus : " Au début il n'y avait rien... enfin, presque... "

Pour tout commentaire, Benoit Fries
© Ben (Benoit Fries) 2000.